jeudi 27 mai 2010

Myriam Kotrys, l'instant de l'émergence

Élégance et émergence, deux mots qui caractérisent l’approche plastique de Myriam Kotrys, une plasticienne dont l’approche matiériste a pour fil conducteur un savoir-faire artisanal autour du textile. Son exposition à l’Assiette du Vin fait le bonheur visuel des clients, en parfait accord avec les saveurs qui leur sont révélées dans le restaurant.

Comment avez-vous entamé votre parcours artistique ?
J’ai la chance d’avoir une maman céramiste, j’avais donc déjà les mains dans la terre et la matière, c’est un peu plus particulier, mais quelque part c’était un lien avec la création et la créativité. Ensuite, j’ai fait un parcours à la fac d’Arts Plastiques à Strasbourg, puis je suis devenue professeur. J’ai commencé à développer ma démarche artistique et des projets d’exposition.

Dans votre travail, on sent une invitation au voyage…
Oui, la première entrée était justement un travail autour du voyage, à la suite de différents voyages que j’ai faits par le passé. C’était pour moi une manière de ré-assimiler les couleurs, après un voyage en Afrique et en Inde qui ont été assez forts visuellement en termes de couleurs et de densité.
L’Inde était vraiment l’entrée pour visiter le textile de manière très traditionnelle. Dans ce travail il y a du henné, des épices, du textile, du papier recyclé et beaucoup de récupération comme des chutes de fil, de papiers de bonbons. Mais c’est vraiment parti de la source des tentures indiennes, revisitées pour refaire des tentures avec une mixité de techniques. Avec toujours cette orientation vers le voyage, vers l’ailleurs, et aussi dans une intention de récupérer et de fabriquer soi-même plus que de prendre des mediums ou des matières toutes faites.

Comment la série exposée à l’Assiette du Vin peut-elle nous renseigner sur l’évolution de votre pratique artistique ?
Le fil conducteur est le textile, le fil reste présent. Avant, ma démarche consistait plus à chercher à l’extérieur quelque chose qui était inspiré d’ailleurs, alors que maintenant l’inspiration vient plus de l’intérieur. Plutôt que d’aller chercher à l’extérieur quelque chose qui pouvait être assez décoratif, je favorise ce voyage intérieur. Là aujourd’hui, ça peut être tout aussi décoratif mais à partir de ce travail d’installation, d’objet, de tentures papier, j’exprime l’idée de l’émergence, autour du cocon, du nid et des habitats plumes.

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